(R.I.) À la suite de la publication du plus récent décret sur les quotas de certificats d'acceptation du Québec (CAQ) pour études, la Fédération des cégeps demeure préoccupée par la diminution d'environ 10 % des quotas attribués aux cégeps et par une répartition qui, malgré certains ajustements, continue de désavantager le réseau collégial public au profit du privé en dépit de son exemplarité reconnue en matière de recrutement international.
L'apport des étudiantes et étudiants internationaux est pourtant essentiel, tant sur le plan socioéconomique que culturel, pour permettre aux cégeps de préserver certains des programmes répondant aux besoins de main-d'œuvre qualifiée dans les régions.
Une exemplarité reconnue, mais encore pénalisée
«Les cégeps ont toujours fait preuve de rigueur et de responsabilité dans leur recrutement international, avec des pratiques encadrées et éthiques, comme l'a mentionné le Commissaire à la langue française. Or, malgré certains correctifs, la répartition des quotas continue de favoriser le réseau privé, tandis que les cégeps doivent composer avec des marges de manœuvre limitées. À cela s'ajoutent l'abolition du PEQ et les changements répétés en immigration, souvent en plein recrutement, qui nuisent à la réputation du Québec et à sa crédibilité à l'international», a déclaré Marie Montpetit, présidente-directrice générale de la Fédération des cégeps.
Une iniquité persistante entre public et privé
L'analyse des données montre que le réseau privé continue de monopoliser une part disproportionnée des quotas collégiaux, avec 60 % des CAQ. À elle seule, une poignée de collèges privés cumule encore près de 40 % de l'ensemble des quotas collégiaux, avec des volumes qui se chiffrent en milliers, ce qui n'est le cas d'aucun cégep du réseau public.
Des effets concrets pour les régions et les programmes
La Fédération des cégeps demeure préoccupée par les faibles quotas octroyés à certains cégeps, ce qui pourrait fragiliser le maintien de programmes d'études liés à des secteurs en pénurie de main-d'œuvre, particulièrement en région.
La méthode de calcul, fondée sur l'année 2024 comme année de référence, continue de favoriser les établissements ayant traité un très grand nombre de demandes de CAQ, sans pénaliser les modèles d'admission à caractère marchand.
Cette approche avait déjà été dénoncée par la Fédération des cégeps et remise en question par le Vérificateur général du Québec.
Enfin, la Fédération souligne que les cégeps ont géré leurs quotas de façon prudente et responsable, notamment en conservant des places pour permettre aux étudiantes et étudiants déjà admis de renouveler leur CAQ et d'obtenir leur diplôme, et en prévoyant des places nécessaires pour les personnes admises à la prochaine rentrée d'automne 2026.
Le fait d'annuler ces places non utilisées avant sa période d'échéance et de recommencer le calcul à zéro à compter du 17 décembre pénalise cette gestion rigoureuse et constitue un changement de règles en cours de route.
Faits saillants
- Part totale des quotas de CAQ pour les cégeps publics : 40 %. Privés : 60 %.
- Les étudiantes et étudiants internationaux sont essentiels pour le Québec et contribuent au maintien de plusieurs programmes dans les cégeps.
- Les renouvellements de CAQ pour études sont désormais exclus des quotas, un gain important pour le réseau obtenu à la suite des revendications de la Fédération.
- Quatre collèges privés cumulent à eux seuls un total de 8709 CAQ pour études, ce qui représente 40 % du total des quotas attribués au total pour le collégial. Leur quota se chiffre encore en milliers, ce qui n'est le cas d'aucun cégep.
- Les cégeps subissent une baisse moyenne d'environ 10 % de leurs quotas, avec des effets potentiellement négatifs sur certains programmes, surtout en région.
- La méthode de calcul contribue à pénaliser les cégeps ayant adopté des pratiques responsables et éthiques en matière de recrutement.
La Fédération des cégeps est le regroupement volontaire des 48 collèges publics du Québec, créée en 1969 pour promouvoir le développement de la formation collégiale et des cégeps.
Elle agit comme porte-parole officiel et lieu de concertation des cégeps, à qui elle offre des services en matière de pédagogie, d'affaires étudiantes, d'affaires internationales, d'affaires juridiques, de communication, de formation continue et de formation aux entreprises, de financement, de recherche, de ressources humaines, de relations du travail et de ressources informationnelles. www.fedecegeps.ca
SOURCE Fédération des cégeps
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(R.I.) : communiqué repris intégralement.


