(R.I.) Le Syndicat des professionnelles et professionnels de recherche de l'Université Laval (SPPRUL-CSQ) exprime sa profonde inquiétude face à l'abandon du Programme de l'expérience québécoise (PEQ), puisque cette décision compromet l'avenir de la recherche universitaire et la capacité du Québec à attirer et retenir des talents hautement qualifiés.
Un impact majeur sur la recherche et l'enseignement supérieur
Chaque année, des centaines d'étudiantes et d'étudiants étrangers choisissent le Québec pour poursuivre des études supérieures, avec l'espoir de s'y établir et de contribuer à la société.
Ces personnes consacrent de deux à plus de cinq années à leur parcours académique, de la maîtrise au doctorat. Au moment de leur diplomation, leur intégration au sein de la société québécoise est déjà solidement entamée.
Plusieurs sont ensuite embauchés dans des laboratoires, groupes et centres de recherche affiliés à l'Université Laval, notamment comme professionnelle et professionnel de recherche.
« La disparition du PEQ a changé brutalement les règles du jeu! Ces personnes, qui venaient ou qui sont déjà au Québec pour y obtenir un diplôme et y travailler, voient désormais leur parcours d'immigration ralenti, incertain, voire compromis. Cette décision entraîne des conséquences désastreuses pour les finissantes et finissants internationaux, dont le projet de vie, bâti sur plusieurs années, se voit brutalement interrompu. Le Québec ne peut se permettre de fermer la porte à celles et ceux qui contribuent directement à son développement scientifique et économique. La fin du PEQ est une erreur historique qui met en péril notre capacité d'innover et de former la relève », explique Kelly Bourgoin Boucher, présidente du SPPRUL.
Selon le syndicat, cette mesure risque de :
- -décourager les étudiantes et étudiants étrangers de venir étudier au Québec;
- -diminuer la capacité de recherche scientifique et d'innovation du Québec, au moment même où le gouvernement mise sur une main-d'œuvre hautement qualifiée et scolarisée pour affronter un contexte économique incertain;
- -réduire le bassin de professionnelles et professionnels de recherche ainsi que de chercheuses et chercheurs disponibles pour les projets universitaires.
Une incohérence avec les investissements fédéraux
Pour les professionnelles et professionnels de recherche de l'Université Laval, cette décision est d'autant plus incompréhensible alors que le gouvernement fédéral investit des milliards pour soutenir la recherche universitaire et attirer des talents internationaux. Ottawa finance des programmes stratégiques pour renforcer l'innovation et la compétitivité du Canada. En abolissant le PEQ, le Québec sabote ses propres objectifs et compromet la capacité des universités québécoises à bénéficier pleinement de ces investissements.
Une contribution économique majeure en péril
La communauté étudiante étrangère constitue également une source essentielle de revenus pour les universités et pour l'économie québécoise.
En 2023-2024, le revenu moyen que touchait l'Université Laval pour chacune de ces personnes représentait près de 7 772 $.
Les retombées économiques que génèrent les étudiantes et étudiants étrangers dans leur communauté, ainsi qu'en frais de scolarité et en dépenses courantes, sont considérables.
En 2022, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain les estimait à 3,4 milliards de dollars, uniquement pour le Grand Montréal.
Le SPPRUL estime que le Québec s'expose à des pertes financières considérables et à un affaiblissement de son réseau universitaire, fragilisant du même coup les finances des établissements et l'offre de formation, qui dépendent de cette population étudiante pour maintenir leur excellence et leur compétitivité.
Une alternative insuffisante
Le nouveau Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ), basé sur un système de points, inclut un volet pour les diplômés du Québec. Toutefois, les critères actuels ne garantissent pas que les étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs ni les professionnelles et professionnels de recherche seront priorisés.
« Les critères du programme sont déconnectés de la réalité des cycles supérieurs et restreignent fortement l'admissibilité en exigeant un an d'expérience à temps plein, ce qui est difficilement accessible avec un permis d'études. Le gouvernement a beau lancer des milliers d'invitations et prioriser certaines demandes, le fait est que les impacts immédiat et à court terme seront non négligeables », déplore Vincent Beaucher, président de la Fédération de la recherche et de l'enseignement universitaire du Québec (FREUQ-CSQ), la fédération d'affiliation du SPPRUL.
Ce que nous demandons
Le SPPRUL-CSQ appelle le gouvernement à :
- -créer une voie rapide et sécurisée vers la sélection permanente pour les étudiantes et étudiants étrangers inscrits aux cycles supérieurs;
- -reconnaître la contribution stratégique des professionnelles et professionnels de recherche;
- -adapter le PSTQ afin de répondre aux besoins réels en matière de recherche et d'enseignement supérieur;
- -élargir l'évaluation des demandes de sélection permanente à l'ensemble des personnes étudiantes et professionnelles de recherche déjà engagées dans un parcours universitaire au moment du démantèlement du PEQ.
À propos du SPPRUL-CSQ
Le Syndicat des professionnelles et professionnels de recherche de l'Université Laval (SPPRUL-CSQ) représente quatre unités syndicales, dont trois dans des centres de recherche affiliés et une à l'Université Laval. Il regroupe des centaines de spécialistes qui contribuent à l'avancement des connaissances et à la compétitivité du Québec sur la scène internationale. Il est affilié à la Fédération de la recherche et de l'enseignement universitaire du Québec (FREUQ-CSQ) et à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
SOURCE Syndicat des professionnelles et professionnels de recherche de l'Université Laval (SPPRUL)
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(R.I.) : communiqué repris intégralement.

