(R.I.) Suite à la publication du Rapport sur le marché locatif de la Société canadienne d'hypothèque et de logement (SCHL), le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) sonne l'alarme: la crise du logement fait toujours rage, avec des hausses de loyers importantes dans toutes les régions du Québec. Selon le RCLALQ, les données offrent la preuve que la stratégie gouvernementale pour régler la crise du logement est un échec.

 

Les logements abordables sont introuvables
Alors que la SCHL et les associations de propriétaires mettent l'accent sur la hausse du taux d'inoccupation moyen - à Montréal, celui-ci est passé de 2,1 % en 2024 à 2,9 % en 2025 et près de 20 000 logements sont vacants - les chiffres racontent une histoire beaucoup plus pessimiste pour les locataires à moyen et faible revenu. En effet, bien que 5,9 % des logements affichés à plus de 1 900 $ soient vacants, seuls 1,6 % des logements de moins de 1 300 $ sont libres.

 

Le rapport démontre que les politiques misant uniquement sur la construction de logements privés ne peuvent résoudre la crise. Ces politiques, axées sur la logique de l'offre et la demande, échouent à répondre aux besoins criants des locataires. À Gatineau, par exemple, on constate que 10% des logements neufs demeurent inoccupés en raison de leur inabordabilité.

 

«En réalité, l'augmentation du taux d'inoccupation observée cette année n'offre aucun répit aux locataires. Les logements neufs et hors de prix restent inoccupés, alors que les unités plus abordables demeurent pratiquement introuvables», explique Émile Boucher, organisateur communautaire au RCLALQ.

 

«Le rapport du SCHL démontre que l'augmentation des taux d'inoccupation n'est aucunement un signe « d'équilibre du marché » : partout où l'on observe cette hausse, les loyers ne baissent tout simplement pas», ajoute Noémie Beauvais, organisatrice communautaire au RCLALQ.

 

Les loyers explosent dans l'ensemble du Québec depuis 2021
Dans toutes les régions métropolitaines de recensement (RMR) du Québec, les loyers ont pratiquement doublé entre 2021 et 2025. Rien qu'en 2025, les locataires de Trois-Rivières ont fait face à une vertigineuse hausse de 15,18 %, talonnés par ceux du Saguenay, où les loyers ont bondi de 11,23 %. Les villes de Québec (9,65 %) et Ottawa-Gatineau (6,85 %) ne sont pas en reste, alors que Montréal (10,54 %) et Sherbrooke (9,33 %) enregistrent elles aussi des augmentations inquiétantes. Même les milieux ruraux sont affectés. Les augmentations atteignent, par exemple, 16,42 % à Cowansville, 14,71 % à Sept-Îles, ou encore 14,08 % à Thetford Mines.

 

La seule solution immédiate : Un gel des hausses de loyer
Ces hausses sont la preuve que le Québec traverse depuis des années une véritable crise du logement. Le RCLALQ rappelle que le gouvernement du Québec annoncera, une fois de plus, de nouvelles hausses de loyers massives en janvier 2026.

 

«Les données de la SCHL le confirment: les règlements encadrant le marché sont nettement insuffisants. Une solution s'impose : le gouvernement doit décréter un gel des hausses de loyers jusqu'à ce que des règlements protégeant efficacement les locataires soient effectifs», affirme M. Boucher.

 

De plus, à l'instar du Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), le RCLALQ réclame un réinvestissement massif dans le logement social pour répondre aux besoins criants en matière de logement plus abordable, auxquels le marché privé est incapable de répondre.

 

«Locataires, n'oubliez pas que vous avez des droits. Vous pouvez refuser une hausse abusive. Ce recours demeure méconnu et sous-utilisé. Sans ces refus, le contrôle des loyers au Québec est tout simplement ineffectif», rappelle Mme Beauvais.

 

Finalement, Le RCLALQ invite les locataires du Québec à rester à l'affût des appels à l'action lancés par leur comité logement local dès janvier.

 

À PROPOS DU RCLALQ: Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) représente plus d'une soixantaine d'organismes de défense des droits des locataires répartis sur le territoire québécois. Il œuvre depuis plus de 45 ans à la défense et à la promotion du droit au logement, en revendiquant des mesures de contrôle du marché, ainsi qu'un plus grand accès à la justice pour les locataires.

 

SOURCE Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ)

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(R.I.) : communiqué que nous avons repris intégralement.