(LCP) Le Québec accuse des « retards importants » par rapport à d’autres administrations en matière de prévention des lésions professionnelles, affirme le Commissaire au développement durable. Le « leadership » de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail est mis en cause.

 

« Pour les travailleurs, essentiellement, ce que ça peut signifier, c'est que, si le régime n'est pas modernisé, si les risques émergents ne sont pas pris en compte, si les inspections ne sont pas efficaces et efficientes, il est possible donc que des situations risquées perdurent et donnent lieu à des lésions professionnelles », juge Paul Lanoie.

 

« En 2018, le coût des prestations versées pour des lésions professionnelles s'élevait à 2,2 milliards de dollars et leur coût global, qui tient compte de tous les effets négatifs de ces lésions pour les travailleurs et les employeurs, était beaucoup plus élevé », illustre-t-il.

 

Inspections

Le commissaire constate que « l'accent » que la CNESST met sur la prévention dans ses plans stratégiques a diminué au fil du temps, « tout comme la force de travail réelle pour les inspections ».

 

À cet égard, dit-il, « nous constatons que la commission est peu proactive au regard des risques latents ou émergents lorsqu'elle identifie et priorise les risques à considérer lors de ses inspections. De plus, la programmation des inspections en fonction des priorités déterminées par la commission n'est pas efficiente ».

 

Il constate que « les directions régionales doivent présentement consulter différents systèmes non intégrés et procéder à plusieurs opérations manuelles pour choisir les milieux de travail à inspecter afin d'atteindre les cibles fixées ».

 

Par ailleurs, « la commission guide peu ses inspecteurs relativement à l'évaluation de la prise en charge de la santé et de la sécurité dans les milieux de travail. Divers outils ont été élaborés, mais ils ne sont toujours pas déployés. D'autre part, la commission ne s'assure pas que les connaissances de ses inspecteurs expérimentés sont maintenues à jour », mentionne Paul Lanoie.

 

« Enfin, notons que pour soutenir les inspecteurs et les directions régionales dans la réalisation de leurs activités en prévention, la commission a mis en place un réseau composé d'une quarantaine d'experts. Bien que les services de ce réseau soient nécessaires et appréciés, des délais de traitement de certaines demandes retardent d'autant la réalisation d'activités liées à l'inspection. »

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