(R.I.) Lors de sa participation au Forum « L'Afrique à l'horizon 2063 : vision, perspectives et occasions d'un continent émergent » dans le cadre de la Conférence de Montréal, la ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Nadine Girault, a dévoilé ses premières orientations en faveur de l'élaboration d'une véritable « Vision Afrique » pour la conduite future des relations internationales entre le Québec et l'Afrique.

 

Une relation de longue date appelée à se transformer
La ministre des Relations internationales et de la Francophonie a d'abord voulu rappeler que les relations entre le Québec et l'Afrique étaient à l'origine portées par les missionnaires. Ces premières expériences ont offert au Québec un bagage de connaissances en matière d'intégration et de dialogue interculturel. Les valeurs de solidarité et de coopération, incarnées par les organismes québécois, ont établi la crédibilité du Québec en Afrique.

 

Un continent qui s'est transformé, vers une relation qui doit se transformer
Face aux changements profonds que vit le continent africain, la ministre Girault a souligné la nécessité de faire évoluer nos approches en Afrique : d'une relation de coopération et de solidarité vers une relation davantage basée sur la complicité et le partenariat. Porté par sa jeunesse, le continent africain impressionne non seulement par son inventivité et sa créativité, mais aussi par son influence. Le Québec souhaite s'impliquer en tant que partenaire avec les États africains.

 

Le gouvernement du Québec devait faire cette importante réflexion pour faire évoluer ses approches et ses outils, sans pour autant jeter par-dessus bord ses succès actuels. De plus, il est à noter que, à l'horizon 2050, il y aura 500 millions de locuteurs francophones dans le monde et 60 % de ceux-ci se trouveront en Afrique. Le Québec ne peut plus ignorer ces faits et son action sera prioritairement axée sur l'Afrique francophone.

 

Une véritable équipe pour la vision Afrique
Rappelant la nomination de Michel Audet, représentant personnel du premier ministre pour la Francophonie, comme chargé de mission pour l'Afrique, la ministre Girault a annoncé que d'autres experts et expertes viendront compléter l'équipe, notamment Clément Duhaime, ancien délégué général du Québec à Paris et ancien administrateur de l'OIF, puis Anne Leahy, ancienne ambassadrice du Canada dans plusieurs pays africains.

 

Elle a annoncé les priorités de son équipe pour l'Afrique, soit : l'évaluation des programmes de solidarité et de coopération du gouvernement du Québec, la consultation des partenaires sur le terrain, l'analyse de la mise en place d'un Sommet Québec-Afrique alterné, la définition et la mise en œuvre d'une véritable passerelle multisectorielle de complicité et de partenariat entre le Québec et l'Afrique pour favoriser les échanges d'expertise et l'appui aux meilleures pratiques dans de nombreux domaines, dont le premier volet sera l'éducation et la formation professionnelle et aussi la culture, la jeunesse, l'environnement, le numérique, l'innovation et le commerce.

 

La ministre Girault a conclu son discours par l'annonce de l'octroi d'un million de dollars par le gouvernement du Québec à la Fondation des Offices jeunesse internationaux du Québec (Fondation LOJIQ) pour la réalisation de projets jeunesse en Afrique francophone axés notamment sur l'insertion socioprofessionnelle, en collaboration avec le Réseau Carrefour jeunesse-emploi du Québec (RCJEQ).

 

Citations
« Nous assistons à une révolution de la conduite des relations internationales entre le Québec et l'Afrique. Le gouvernement du Québec va utiliser les leviers de son action en solidarité et en coopération pour construire une passerelle multisectorielle de complicité et de partenariat entre le Québec et l'Afrique, notamment dans des domaines comme l'éducation, la jeunesse et l'économie. La jeunesse africaine, c'est d'ailleurs l'avenir de la francophonie : des 500 millions de locuteurs francophones prévus pour 2048, 60 % d'entre eux se retrouveront en Afrique. Si le Québec désire exercer une autorité en francophonie, il ne peut pas ignorer le continent africain, ses enjeux, ses défis et aussi ses opportunités. Compte tenu de la filiation naturelle entre le Québec et l'Afrique, il faut désormais miser sur les réseaux d'échange et la mobilité de notre jeune génération. »

Nadine Girault, ministre des Relations internationales et de la Francophonie

 

« Je me réjouis de cette initiative du gouvernement du Québec. Ce programme donne un nouvel élan aux projets de mobilité jeunesse soutenus par la Fondation LOJIQ vers le continent africain. Il se traduira, de manière concrète, par des opportunités uniques pour les jeunes du Québec qui pourront ainsi apporter leur contribution au développement de liens divers et durables entre le Québec et l'Afrique francophone. »

Diane Hamel, présidente du conseil d'administration de la Fondation des Offices jeunesse internationaux du Québec

 

« Nous sommes très heureux de cette annonce qui renforce nos liens partenariaux avec LOJIQ et le MRIF, ainsi que la place des carrefours jeunesse-emploi dans l'accompagnement de tous les jeunes du Québec. Les projets développés, notamment en Afrique francophone, permettront de rendre accessibles à de nombreux jeunes des expériences de mobilité qui changeront leur vie. Le RCJEQ et les CJE accompagneront, tout au long de leurs projets, les participants afin de maximiser les retombées pour les jeunes et le Québec. »

Alexandre Soulières, directeur général du Réseau des carrefours jeunesse-emploi du Québec

 

Faits saillants :

En 2013, l'Union africaine s'est donnée l'objectif d'atteindre la prospérité à l'horizon 2063. À peine quelques années plus tard, des signes encourageants sont déjà perceptibles: six des dix pays ayant connu la plus forte croissance proviennent de l'Afrique, qui chemine vers une plus grande intégration avec le projet de Zone de libre-échange continentale.

 

Notons que Michel Audet, représentant personnel du premier ministre pour la Francophonie, a récemment été nommé à titre de chargé de mission du Québec pour l'Afrique pour développer la vision du gouvernement du Québec en Afrique. La mise à jour prochaine de la Politique internationale du Québec, qui sera suivie d'une stratégie de développement des marchés étrangers, s'appuiera notamment sur cette vision.

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