(LCP) Le ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration, Simon Jolin-Barrette, a présenté hier sa réforme du Programme de l'expérience québécoise, le PEQ.

 

Dorénavant, les travailleurs étrangers temporaires devront cumuler une expérience de travail à temps plein de 36 mois au cours des 48 mois précédant leur demande de sélection permanente.

 

Une mesure transitoire est prévue pour ceux qui disposent d'un permis de travail valide avant l'entrée en vigueur prévue dans les prochaines semaines du nouveau règlement.

 

Concernant les étudiants étrangers diplômés qui souhaitent présenter une demande de sélection permanente au PEQ, une expérience de travail de 12 ou de 24 mois à temps plein sera demandée

 

Les étudiants détenant un permis de travail « postdiplôme » valide avant l'entrée en vigueur du règlement du gouvernement pourront présenter leur demande dans le volet Travailleur étranger temporaire pour bénéficier de la mesure transitoire prévue.

 

« Il n'est plus question de liste dans la réforme proposée. Nous avons entendu les positions des différents acteurs consultés et nous avons convenu de retirer cet aspect », fait remarquer Simon Jolin-Barrette.

 

« L'exigence de travail permet d'insister sur l'importance de répondre aux besoins économiques, et ce, peu importe les domaines de formation », ajoute le ministre.

 

Français

Sa réforme prévoit aussi que les conjointes ou conjoints des personnes requérantes principales devront désormais démontrer une connaissance du français oral de niveau 4. Cette mesure entrera en vigueur dans un an.

 

De plus, « l'attestation de réussite d'un cours de français de niveau intermédiaire avancé offert au Québec par un établissement d'enseignement ne sera plus admissible comme preuve de connaissance du français », précise un communiqué.

 

Délais de traitement

Le ministère de l’Immigration s'engage par ailleurs à traiter les demandes dans un délai maximum de six mois. « Ce délai se compare également avec ce qui est fait au fédéral », dit-on.

 

Programmes pilotes

Dans les prochaines semaines, on verra également la création de deux nouveaux programmes pilotes d'immigration permanente.

 

Dès juin, il est question d'un programme pilote qui permettra de réserver jusqu'à 550 certificats de sélection du Québec par année pour la sélection de préposés aux bénéficiaires.

 

« Dès que les frontières vont rouvrir, on va être en mesure d'être opérationnels pour faire en sorte de sélectionner des préposés aux bénéficiaires de l'étranger qui ont une compétence dans ce domaine-là et qui veulent venir travailler au Québec pour occuper cet emploi-là », mentionne Simon Jolin-Barrette.

 

Dans le domaine de l'intelligence artificielle et des technologies de l'information, un programme pilote permettra de réserver jusqu'à 550 certificats de sélection du Québec par année pour la sélection de personnes immigrantes.

 

Opposition

C’est une réforme « toujours aussi viciée », de l’avis de Monsef Derraji, porte-parole libéral en matière d’immigration. « La réforme proposée complexifie la vie des entreprises qui cherchent de la main-d'œuvre et apporte une forme d'incertitude quant à la célérité des démarches. L'analyse du dossier passe de 20 jours à six mois, c'est neuf fois plus long. »

 

Selon lui, « nous sommes, encore une fois, face à une réforme bâclée brouillonne. Si la commande du premier ministre à son ministre était d'aider à accentuer la pénurie de main-d'œuvre, je peux leur répondre que mission accomplie ».

 

Pour le porte-parole solidaire en matière d’immigration, Andrés Fontecilla, le ministre exclut les étudiants internationaux du droit acquis qu’il avait promis l’automne dernier.

 

De plus, le programme pilote pour recruter des préposés aux bénéficiaires est insuffisant pour répondre rapidement au besoin urgent de main-d’oeuvre dans les CHSLD. « Dans l’immédiat, la CAQ pourrait régulariser le statut des anges gardiens et des travailleurs essentiels demandeurs d’asiles par l’entremise d’un PEQ spécial », propose l’élu.

 

Andrés Fontecilla se réjouit toutefois « de voir que la nouvelle mouture de la réforme du PEQ abandonne la tristement célèbre liste des domaines admissibles ».

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