« J'invite le ministre de l'Éducation à renoncer à son ton offensant lorsqu'il parle des groupes de pression. En tant qu'organisation syndicale qui représente légitimement les travailleuses et travailleurs de l'éducation, c'est justement parce qu'on a à cœur la réussite des élèves et qu'on a l'expertise du terrain qu'on prend la parole pour défendre l'éducation publique. »

 

La présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) Sonia Ethier réagit ainsi aux propos malheureux tenus par le ministre de l'Éducation Jean François Roberge et rapportés hier matin dans les médias.

 

Pas de leçon à donner

« Le ministre doit comprendre qu'il ne détient pas le monopole de la vérité et qu'il n'est pas le seul à avoir les intérêts des élèves à cœur au Québec. Il n'a pas de leçon à donner au personnel enseignant, de soutien et professionnel qui éduque et accompagne chaque jour les élèves malgré le manque de ressources, la violence et les conditions difficiles », explique Sonia Ethier.

 

La leader syndicale ajoute que Jean-François Roberge envoie un message choquant et déplacé en ce début de la Semaine des enseignantes et des enseignants. « Comment peut-il dire du même souffle qu'il veut valoriser les enseignantes et enseignants, mais qu'il n'écoutera pas les personnes qui les représentent? Ce sont des propos troublants pour quelqu'un qui est lui-même enseignant », déplore la présidente de la CSQ.

 

Faire preuve d'ouverture

Sonia Ethier rappelle au ministre que s'il veut que ses efforts pour améliorer l'école publique québécoise portent fruit, il va devoir adopter une autre approche que celle du boss qui impose ses idées en faisant la sourde oreille aux autres opinions. Par exemple, le fait que les maternelles 4 ans devraient être déployées seulement dans les milieux défavorisés pour des enfants ne fréquentant pas de milieu familial public ou de CPE. Autre exemple, quand le ministre parle de créer une catégorie de profs experts et émérites, il faut lui rappeler qu'il existe des conseillers pédagogiques qui assument justement ce rôle.

 

« Ce que notre système public d'éducation a besoin c'est d'un ministre qui se comporte en leader, qui fait confiance à l'expertise et à l'expérience des travailleuses et travailleurs qui sont sur le terrain tous les jours justement pour assurer la réussite des élèves. Plutôt que de tenir un discours qui divise, il doit tenir des propos rassembleurs, valorisants et inspirants s'il veut que nous travaillions toutes et tous dans le même sens », conclut Sonia Ethier.

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