(LCP) L’application Alerte COVID que propose de télécharger le gouvernement afin de recevoir des notifications en cas d'exposition au coronavirus est loin de faire consensus à l’Assemblée nationale.

 

« Je doutais cet été, je doute encore », affirme le leader parlementaire du PQ, Martin Ouellet. « Si ce n'est pas efficace, si ce n'est pas utile, qu'est-ce que c'est? C'est un gadget. Cela étant dit, nous, notre devoir, c'est de s'assurer que les gens qui veulent la télécharger, il faut qu'ils soient libres de le faire. »

 

L’élu a d’ailleurs fait adopter à l’unanimité une motion, « un ordre de l'Assemblée », qui demande au gouvernement « d'interdire à quiconque d'en obliger le téléchargement et de discriminer sur cette base un individu dans l'exercice de ses droits, notamment à l'emploi et au logement ».

 

Elle lui demande aussi « de publier les études démontrant l'efficacité d'une telle application dans la lutte contre la pandémie ».

 

Le leader Gabriel Nadeau-Dubois de Québec solidaire demeure très sceptique quant à l’utilité et à l’efficacité de l’application. « Je ne l'ai pas encore téléchargée. Je n'exclus pas de le faire, mais, pour le savoir, pour prendre cette décision-là, on a besoin d'être rassurés par la Santé publique », dit-il.

 

« Cette application utilise une technologie fragile, une technologie inadaptée, dans plusieurs pays dans le monde, il s'est passé la même chose, on a déployé l'application, et ça a généré, en très grand nombre, des faux positifs ou on pourrait dire des fausses alertes auprès de nombreux citoyens et citoyennes », illustre-t-il.

 

« Ça a provoqué, ça, des vagues de gens qui se sont présentés dans des cliniques de dépistages et ça a donc congestionné le système de dépistage. C'est notamment ce qui s'est produit en Australie il y a quelques semaines. »

 

Décision du gouvernement

Concernant la réaction du PQ et de QS, commente le ministre de la Santé, Christian Dubé, « s'ils décident, eux autres, que ce n'est pas l'approche qu'ils vont prendre, je vais laisser faire, mais je pense qu'à un moment donné il fallait prendre une décision, puis on l'a prise ».

 

Se serrer les coudes

Pour sa part, la cheffe de l’opposition officielle invite la population à suivre les règles sanitaires et à télécharger l'application. « À partir du moment où le premier ministre a décrété ça, elle a été téléchargée sur mon téléphone au même moment », dit Dominique Anglade.

 

« On est rendu à tous se serrer les coudes dans des situations comme celles-là, et je peux vous assurer que, de la part de mes collègues, le gouvernement a toujours eu la pleine collaboration pour faire le respect des règles sanitaires. » Ce qui n’empêche pas de poser les questions qui s’imposent, prévient-elle.

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