(LCP) La nouvelle gouvernance dans la lutte aux changements climatiques annoncée par le gouvernement avec le dépôt du projet de loi 44 du ministre de l'Environnement, Benoit Charette, suscite plusieurs questionnements et inquiétudes, signalent tour à tour les groupes d’opposition.

 

Du « marketing », dit le PLQ

« Ça donne l’impression que c’est du marketing », pense Marie Montpetit, du Parti libéral du Québec. De plus, « le ministre centralise les pouvoirs dans ses mains », s’inquiète-t-elle. Le projet de loi « enlève des chiens de garde » et l’élue craint une « ingérence politique ». Elle ajoute que le ministre a été « incapable de dire quels projets seront financés avec son fonds de transition ».

 

D'après la députée, « c'est un ministre qui n'a pas été capable de démontrer encore en presque un an ni un gouvernement qui a été capable de démontrer qu'ils ont une réelle volonté de faire une différence au niveau de l'environnement, qu'ils ont une réelle volonté d'en faire une priorité. Alors, c'est d'autant plus inquiétant dans ce contexte-là d'avoir un ministre qui reprend des pouvoirs alors qu'on avait des structures qui s'en occupaient. Je pense que ça peut laisser place aussi définitivement à de l'ingérence politique et ça, ça devrait nous inquiéter fortement ».

 

« Un an plus tard, on a un gouvernement qui n'a toujours pas de plan », critique-t-elle. Elle remarque aussi qu’un comité consultatif existait déjà. « C'est le comité qui était en charge de conseiller le ministre pour la mise sur pied, entre autres, du plan de lutte contre les changements climatiques 2013‑2020. Donc, c'est un comité qui n'est pas nouveau. »

 

Changement de structures

Pour Ruba Ghazal de Québec solidaire, le projet de loi n’est que du « rebrassage de structures ». Sa formation réclame plus de pouvoir pour Transition Énergétique Québec, un organisme indépendant du politique. Mme Ghazal est aussi peu convaincue que le Fonds vert sera mieux géré, mais reconnaît qu’une réforme était nécessaire.

 

« Va falloir que le ministre travaille très, très fort pour nous convaincre que ça va être mieux géré, cet argent-là, par le ministère. Est-ce que c'est une bonne idée? Parce que le point le plus important pour le Fonds vert, c'est que ça soit géré de façon transparente, qu'il y ait une gouvernance saine et qu'il n'y ait pas d'ingérence politique. Parce que le Fonds vert, on se rappelle, c'est près de 2 milliards de dollars, c'est extrêmement important », dit l’élue solidaire.

 

C’est le ministre qui va faire l’arbitrage, croit Mme Ghazal. « Moi, ce que je vois, c'est que ça va être le politique qui va mettre les mains dedans, et ça, c'est très, très, très inquiétant. La question d'enlever la transparence et la neutralité, c'est extrêmement inquiétant. »

 

Mme Ghazal salue toutefois la mise sur pied d’un comité consultatif composé de scientifiques qui pourrait émettre des avis et des critiques.

 

Insuffisant, croit le PQ

C'est largement « insuffisant » quant au « respect des obligations climatiques », déplore Sylvain Gaudreault du Parti québécois, qui évoque des changements « cosmétiques ».

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