(LAG) Les dix établissements de l’Université du Québec ont participé à un dossier du magazine Québec Science sur l’IA, l’intelligence artificielle, laquelle « promet de redessiner notre monde, et le fait déjà ». On a qu’à penser aux assistants vocaux, à la reconnaissance faciale, aux suggestions de contenus de Netflix, de Spotify et bien plus encore. Le dossier spécial est inséré dans le numéro d’avril-mai de la publication fondée en 1962.

 

Recherche forestière

La décision du ministre des Finances lors de son récent budget de consacrer 6 millions $ à la recherche forestière est une bonne nouvelle pour l’UQ. Quatre des composantes du réseau, l’UQAC, l’UQAR, l’UQO et l’UQAT sont particulièrement bien placées en région pour consolider, améliorer ou lancer des projets de recherche avec ce financement. « Le réseau de l’Université du Québec constitue une force vive, rappelle la présidente, Johanne Jean, rassemblant près de la moitié des chercheurs actifs au Québec dans ce domaine. Issus des sciences naturelles et sociales, ils s’intéressent à des aspects névralgiques du secteur, touchant l’exploitation et la transformation de la ressource, tout comme l’histoire, la foresterie autochtone et la gouvernance des territoires. »

 

Des millions $ à partager

On souligne que l’UQAR a reçu 1 million $ annoncé lors du Carrefour Forêts 2019 pour des projets de recherche sur l’aménagement durable de la forêt. À l’UQO, son Institut des Sciences de la forêt tempérée touche 1 million $ pour poursuivre des projets de recherche en cours visant à trouver des approches novatrices et améliorer l’utilisation de nouveaux outils comme l’Intelligence artificielle, la télédétection et l’ADN environnementale. Du côté de l’UQAT, la subvention de 1 million de dollars est versée à son Institut de recherche sur les forêts. Des fonds obtenus il y a deux ans ont déjà permis de réaliser 13 projets portant sur différents sujets, dont la sylviculture et les changements climatiques.

 

Enfants ayant des incapacités

« Comment soutenir l’inclusion des enfants ayant des incapacités, tout en permettant le développement optimal de l’ensemble des enfants en milieu de garde? Pour répondre à cette question, la professeure Carmen Dionne, du Département de psychoéducation de l’UQTR, mènera avec ses partenaires une large enquête provinciale auprès des personnes touchées de près ou de loin par l’inclusion des enfants ayant des besoins particuliers dans les milieux de garde. » Cette enquête va prendre trois mois à réaliser et constitue la première phase d’un projet qui doit durer sept ans .

 

Et dans les écoles

Le système de Soutien au Comportement positif continue de trouver des adeptes. On compte plus d’une dizaine de commissions scolaires québécoises qui ont signé des conventions de recherche avec l’Université TÉLUQ et son professeur, le psychopédagogue Steve Bissonnette, une sommité en intervention en milieu scolaire qui a passé plus de 25 ans à travailler avec des élèves en difficulté et leur personnel enseignant. Cette approche très utilisée aux États-Unis dans plus de 18 000 écoles contribue à modifier le comportement des élèves difficiles. « On se fonde sur l’idée que les comportements attendus en classe et hors classe doivent être définis précisément, enseignés explicitement et être reconnus lors de leur manifestation. De plus, un continuum d’interventions est défini afin d’agir rapidement et efficacement auprès des problématiques comportementales et de soutenir l’adoption des comportements préalablement enseignés. »

 

Pénurie d’enseignants

Ou « rareté des ressources », comme on le dit au ministère de l’Éducation. Mais peu importe la définition utilisée le problème est réel et sérieux au primaire, surtout à Montréal. C’est pourquoi trois commissions scolaires francophones, la CSDM, celle de Marguerite-Bourgeoys et celle de Pointe-de-l’Île ont fait appel aux responsables de la formation des maîtres de l’UQAM (et aussi de l’UdeM). Non seulement faut-il trouver plus d’enseignants, mais il faut prévoir en même temps bien des remplaçantes pour les congés de maladie et autres. Des pistes de solution : nouveau programme de « maîtrise qualifiante » pour ceux qui enseignent déjà, mais sans être qualifiés et appel aux retraités. Et la « tolérance d’engagement » de personnel qui n’a pas de diplôme en enseignement va continuer.

 

Mieux comprendre le cannabis

Les produits de cannabis sans THC ont des composantes, des phytomolécules dont le potentiel n’est pas nécessairement bien compris. La chercheuse de réputation internationale de l’UQTR, Isabel Desgagné-Phénix qui est professeure au Département de chimie, biochimie et physique note que « les différents chemotypes de cannabis peuvent avoir des odeurs et des goûts très différents. Cette variété d’arômes est définie par ce que l’on appelle les terpènes et les terpénoïdes. À l’image des terpènes présents dans le houblon, un proche parent du cannabis, qui constituent les arômes importants de l’industrie brassicole, ceux du cannabis contribuent de manière caractéristique aux qualités gustatives uniques des produits à base de cannabis. »

 

Formes d’autisme

Tous les autistes ne sont pas égaux et il existe une intelligence autistique reposant sur un fonctionnement cérébral distinct. C’est ce qui ressort d’une étude de la professeure de psychologie Isabelle Soulières de l’UQAM, publiée avec un collègue de l’UdeM, dans le magazine français La Recherche. Les deux chercheurs « s'intéressent à deux autres formes d'autisme dites prototypiques, non associées à une déficience intellectuelle, à une anomalie génétique ou à un trouble neurologique. La première, décrite dans les années 1940 par le pédopsychiatre américain Léo Kanner, caractérise des enfants qui, au-delà de leur désintérêt apparent pour leur entourage, présentent un retard important sur le plan du langage oral, mais une bonne mémoire verbale et musicale, tout en excellant dans des tâches requérant de manipuler mentalement des informations visuelles. « Ces enfants sont capables de se représenter l'espace, comme l'espace 3D dans les jeux vidéo. Ils pensent et raisonnent davantage avec des images qu'avec des mots et sont capables de retenir par cœur des horaires d'autobus, ou encore des textes lus ou entendus», observe la professeure. »

 

Dès septembre, un CSST

À compter de septembre prochain, les deux campus de l’UQAR vont commencer à offrir un Certificat en Santé et Sécurité au Travail, un CSST. L’objectif est « de former des professionnels capables d’identifier, d’évaluer, de prévenir et de gérer les différents risques pour la santé et la sécurité en milieu de travail. Dans une perspective de prévention, le certificat préconise une approche de collaboration avec les autres intervenants en milieu de travail pour des actions efficaces en santé et sécurité du travail. »

 

Douleur chronique

Des milliers de Québécois souffrent tous les jours de douleurs chroniques et malheureusement pour eux, « il existe un écart important entre les lignes directrices pour le traitement de la douleur chronique et la pratique clinique ». Le résultat est que l’aide médicale qu’ils reçoivent ne donne pas toujours les résultats escomptés. Pour Sophie Duhaime de l’UQAT qui a défendu sa thèse de doctorat sur le sujet, une façon d’améliorer les choses serait de favoriser le changement d’habitudes et les méthodes d’intervention en offrant une formation aux physiothérapeutes adaptée aux besoins.

 

Les sols et leurs microbes

« Les enjeux sont grands : la production végétale est soumise à des sécheresses et à d’autres conditions sous-optimales de plus en plus souvent en raison des changements climatiques alors que la demande mondiale augmente. » La complexité des interactions entre la plante et le sol commence seulement à être comprise pourtant, selon le professeur Étienne Yergeau de l’INRS, ces interactions pourraient offrir « les clés des futures méthodes d’optimisation agricole. » Avec un appui financier de la Fondation canadienne pour l’Innovation, le professeur veut comprendre comment les racines des plantes interagissent avec les micro-organismes des sols. « Si on arrive à déchiffrer qui fait quoi et comment, on pourra tirer profit des interactions pour aider les plantes à demeurer en santé dans des conditions difficiles. »

 

Gouvernances des universités

Quelle est la situation des universités québécoises, se demandaient les professeurs Michel Umbriaco de TÉLUQ, Louis Demers de l’ÉNAP et Jean Bernatchez ? Cette question a mené à la publication d’un livre De l’administration à la gouvernance des universités : Progrès ou recul ? « Dans un contexte d’internationalisation et de concurrence, que deviennent les universités québécoises? Demeurent-elles un lieu de réflexion critique sur la société ou voient-elles leur rôle restreint à celui de moteur de l’économie du savoir ? Sont-elles dirigées dans un esprit collégial ou entrepreneurial ? » Le livre est publié aux Presse de l’Université du Québec et sera disponible à compter de mercredi.

 

Demande pour les métaux

Il y a une panoplie de métaux dont la demande ne cesse d’augmenter grâce, entre autres, à la transition énergétique vers des appareils et des véhicules plus verts. Les panneaux solaires, les batteries. Il s’agit d’une bonne nouvelle pour le secteur minier québécois, selon le professeur Michel Jébrak de l’UQAM. Le géologue qui note que les constructeurs automobiles ont des plans pour offrir des véhicules électriques ayant une autonomie de 1 000 km voit la demande pour le lithium, le cobalt, le nickel et quelques autres atteindre de nouveau sommet au cours des prochaines années, sauf que rien n’est assuré. L’évolution des technologies peut modifier la demande pour certains métaux et le contexte géopolitique international aussi.

 

La santé économique des villes

En lançant le Laboratoire en statistiques spatiales et développement urbain (LADU) au Centre Urbanisation Culture Société et de l’INRS, le professeur-chercheur Cédric Brunelle, expert en géographie économique utilisera des données spatiales massives disponibles en ligne. Ces informations « permettront de documenter la naissance et la mort de commerces et d’entreprises de divers types, leurs relocalisations et la mobilité des travailleurs et des familles, par exemple. L'analyse des transformations dans l’environnement des quartiers, des villes et des régions rendra possible la mise au jour des processus menant au déclin ou à la régénération des tissus économiques locaux. »

 

École d’été en Tunisie

L’ÉNAP organise une première école internationale d’été, en juillet prochain, à Tunis. « Les principaux enjeux qui seront abordés sont : le commerce et le développement africain, la négociation et les règles commerciales ainsi que les grands accords commerciaux. Une attention toute particulière sera accordée aux défis qui touchent de façon plus spécifique l’Afrique en matière de commerce international. Sous le thème de la pratique du commerce international, cette activité vise à offrir une formation de pointe aux étudiants et à toutes les personnes intéressées par les défis commerciaux actuels. »

 

Objets connectés en santé

E-health ou l’E-santé s’installe de plus en plus dans les réseaux de la santé et le nombre d’objets connectés utilisés ne cesse de croître. Une étude sur la présence de ces objets en santé voulait comprendre les facteurs de décision qui amène à adopter ces technologies et offrir des suggestions pour encourager les professionnels à les utiliser. Ce qui motive les professionnels de la santé à se tourner vers les objets connectés demeure un domaine peu étudié et peu compris. Le professeur François Bergeron de la Télé-Université TÉLUQ, avec deux collègues français a publié l’étude dans la revue Système d’information et Management.

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