La Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) et l'Association des commissions scolaires anglophones du Québec (ACSAQ) s'inquiètent des propos tenus par le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur jeudi, lors d'une allocution au colloque de l'Association des directions générales des commissions scolaires.

 

Dans son discours, Jean-François Roberge a affirmé vouloir faire évoluer la gouvernance des commissions scolaires en utilisant l'analogie d'un caillou dans la chaussure. Il a déclaré « Juste le fait de l'enlever peut changer votre démarche », selon ce qui est rapporté dans le Journal de Québec.
 

Cette affirmation, jumelée à d'autres déclarations du ministre depuis sa nomination, laisse perplexe. Par exemple, même si les élus scolaires ont répété à M. Roberge que l'implantation de la maternelle 4 ans pour tous n'est pas une priorité pour le réseau scolaire et qu'elle est pratiquement impossible à réaliser compte tenu du manque d'espace et de la pénurie de main-d'œuvre, le gouvernement s'entête à vouloir aller de l'avant.
 

Est-ce que les élus scolaires, représentants des besoins et des réalités de leur milieu en éducation et porte-paroles de ces préoccupations auprès du gouvernement, sont un caillou dans la chaussure de M. Roberge qui souhaite imposer sa vision et ses priorités sans consultation du milieu ?

 

Depuis qu'il a été élu, le gouvernement de la Coalition avenir Québec ne cesse de répéter que l'éducation est une priorité. Les acteurs du réseau ont déjà identifié plusieurs enjeux sur lesquels il faudrait travailler dans une perspective d'amélioration continue de notre système public d'éducation, dont le dossier urgent de la gratuité scolaire. Mais quel est le premier projet sur lequel le ministre invite son réseau à réfléchir ? Une transformation de la structure de gouvernance !

 

Voilà le meilleur moyen de démobiliser les acteurs du réseau. Les élus scolaires s'attendent du ministre de l'Éducation qu'il mobilise tous les acteurs et les groupes préoccupés par la persévérance et la réussite scolaires plutôt que de jouer dans les structures et créer l'effet contraire en nous déviant des véritables enjeux en éducation. Ce débat a été fait en 2016 et la conclusion était unanime : la priorité en éducation doit être la réussite des élèves et une réforme de structures nous éloigne de cet objectif.

 

Plutôt que de voir les élus scolaires comme des cailloux dans votre chaussure, M. Roberge, pourquoi ne pas les voir comme des bâtons de marche, des alliés essentiels sur les sentiers sinueux de la persévérance et de la réussite éducative partout sur le territoire du Québec. L'éducation est un bien commun, elle appartient aux citoyens. Nous vous invitons à être un leader mobilisateur pour votre réseau.

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